L’humanitaire, bien sûr, est un combat: contre la mort, la souffrance, la misère, la corruption, etc., mais aussi et surtout contre la bêtise, l’orgueil, le cynisme et toutes les désillusions qui ne manquent jamais d’émailler le parcours.
Jean-Baptiste, un de mes neveux avec qui j’ai beaucoup d’affinités, me demandait récemment «-As-tu jamais utilisé ton judo dans tes missions humanitaires?». La question pourrait paraître incongrue, mais elle ne l’était pas de sa part puisqu’il savait que j’avais régulièrement été confronté à des situations "assez chaudes" lors de mes missions. Ma première réponse fut «-non». Non, parce que je n’ai jamais utilisé mes techniques de judo dans mon travail. Certes ce n’est pas l’envie qui m’aura manqué parfois de faire un bel ude-hishigi-ude-gatame (armblock) à l’homme corrompu qui tend le bras pour ce mettre l’argent de l’aide dans la poche, ou effectuer un petit shime-waza (étranglement) à ce politicien dont le discours pousse à toujours plus de haine et de violence, ou encore de mettre à terre celui qui accourt sur la misère du monde pour se faire un nom. Mais ça ne se passe pas comme ça dans la vraie vie…