Un vieil homme entra dans mon bureau. En voyant son visage torturé et ses yeux suppliants, je me dis que ça allait sans doute être un cas difficile. J’invitai l’homme à s’asseoir en face de moi, et Ly Sophat, mon fidèle assistant et interprète, vint aussitôt se joindre à nous.
Et puis non, l’histoire n’était finalement pas aussi terrible que je le craignais: le vieil homme, maintenant en pleurs, nous fit part de la cause de sa détresse: quelques semaines plus tôt, son fils, un soldat CPAF sans grade de la garnison de Siem Reap, avait osé se plaindre bruyamment à ses supérieurs de la médiocrité de la cuisine à la cantine militaire. En punition de son audace, il avait été arrêté. Depuis lors, son père n’avait plus reçu aucune nouvelle, et il était donc très inquiet.
L’histoire était somme toute assez simple, et même si j’éprouvais quelque compassion pour ce pauvre papa, je classai déjà ce cas dans ma tête comme "banal", compte tenu du nombre de cas sérieux que j’avais déjà sur les bras à cette époque: arrestations arbitraires et tortures d’opposants au régime, exécutions sommaires, assassinats politiques, menaces de mort, etc; autant d'affaires urgentes de violations des droits de l’Homme que je me devais de traiter en priorité.
C’est alors que le vieil homme ajouta un élément de l’histoire qui me fit tout de suite changer d’avis :
L’histoire était somme toute assez simple, et même si j’éprouvais quelque compassion pour ce pauvre papa, je classai déjà ce cas dans ma tête comme "banal", compte tenu du nombre de cas sérieux que j’avais déjà sur les bras à cette époque: arrestations arbitraires et tortures d’opposants au régime, exécutions sommaires, assassinats politiques, menaces de mort, etc; autant d'affaires urgentes de violations des droits de l’Homme que je me devais de traiter en priorité.
C’est alors que le vieil homme ajouta un élément de l’histoire qui me fit tout de suite changer d’avis :