Ah, comme ils étaient heureux ces journalistes. Ils avaient trouvé LE scoop! De surcroît, parmi les plus excitants: ceux qui lient le scandale à l'humanitaire!
Ils étaient venus visiter le camp de réfugiés dans lequel nous œuvrions, ils avaient interviewé des réfugiés et des nôtres, puis s'étaient aventurés un peu à l'extérieur du camp -- oh, pas bien loin, quelques dizaines de mètres au-delà des barbelés -- et y avaient "découvert" … un marché noir! Et qu’y virent-ils alors? Ni plus ni moins, les réfugiés vendant les produits qui leur étaient si gracieusement offerts par l'aide humanitaire internationale! Voilà bien une preuve de la gabegie humanitaire! On leur donne trop puisqu'ils le revendent aussitôt au marché noir!
L'article fut vite ficelé et publié. Scandale.
Branle-bas de combat aux Nations-Unies, au Quartier général des militaires responsables des camps, et chez les humanitaires.
Ils étaient venus visiter le camp de réfugiés dans lequel nous œuvrions, ils avaient interviewé des réfugiés et des nôtres, puis s'étaient aventurés un peu à l'extérieur du camp -- oh, pas bien loin, quelques dizaines de mètres au-delà des barbelés -- et y avaient "découvert" … un marché noir! Et qu’y virent-ils alors? Ni plus ni moins, les réfugiés vendant les produits qui leur étaient si gracieusement offerts par l'aide humanitaire internationale! Voilà bien une preuve de la gabegie humanitaire! On leur donne trop puisqu'ils le revendent aussitôt au marché noir!
L'article fut vite ficelé et publié. Scandale.
Branle-bas de combat aux Nations-Unies, au Quartier général des militaires responsables des camps, et chez les humanitaires.
Dommage. Très dommage.
Voici ce que ces journalistes auraient découvert s'ils avaient investigué un peu plus: