27 déc. 2015

Les gens, c’est compliqué… mais c’est passionnant !

Diriger un projet humanitaire ou de développement, c’est bien sûr gérer un budget, des échéances, résoudre des questions techniques, voire politiques ou diplomatiques, ou plus bassement bureaucratiques, mais le plus difficile - et par là, le plus passionnant - restera toujours… de gérer l’équipe!
Voici donc quelques anecdotes de gestions d’équipe :

[Hanoi, Vietnam]
Un jour, mon assistant, un jeune médecin vietnamien, pénétra avec fracas dans mon bureau, et explosa :«-Sir, j’en ai ras le bol de faire votre boulot !!!»  Voilà le genre de situation que je n’avais encore jamais connue dans aucun autre pays. Les Vietnamiens n’ont décidément rien à voir avec les autres habitants d’Asie du Sud-Est, où la culture proscrit de hausser le ton, a fortiori avec son chef. L’interjection me tomba dessus comme une masse, j'étais sonné, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Il me dressa alors une liste de tâches que je lui ai confiées et qu’il estimait relever plus de mes prérogatives que des siennes. Je saisis enfin de quoi il s’agissait… 

24 déc. 2015

Expatriation : un long fleuve tranquille ?

Flashback: tout s’est passé très vite : j’étais alors dans ce beau bureau de l’Ambassade royale des Pays-Bas, où je travaillais à Bangkok* depuis quelques mois, lorsque soudain tout devient noir. Je ne vois plus la feuille que j’étais en train de lire, ni l’écran de l’ordinateur devant moi…  Je comprends tout de suite : le glaucome. Celui que j’ai aux deux yeux. Cette épée de Damoclès sur ma tête qui me rappelle sans cesse que les jours de ma vue sont comptés. Très vite, je passe m’excuser auprès de mon supérieur, et presque à tâtons, quitte précipitamment l’ambassade pour filer sur l’hôpital ophtalmologique de Rutanin. Là, la décision est très vite prise : il faut opérer ou c’est la cécité définitive…

1 mai 2015

Une photo=une histoire : la première crise du p’tit bleu


Je ne suis pas encore arrivé au camp que déjà un appel retentit sur le canal d’urgence: le responsable d’une ONG avertit qu’un groupe de manifestants, des villageois en colère, bloque la route d’accès; il appelle les Nations Unies à la rescousse. Je fonce donc sur les lieux. Je commence à réaliser l’ampleur de la situation, lorsque je dépasse sur près de deux kilomètres une interminable queue de véhicules sur les bas-côtés. Il y a là tous les transports de l’aide humanitaire aux réfugiés: les camions citernes d’approvisionnement en eau potable, les camions de matériaux de construction, les camions d’aide alimentaire, et bien sûr tous les 4x4 et autres véhicules du personnel humanitaire. Je sens mon cœur battre à tout rompre: je sais qu’il va me falloir gérer seul cette crise, la première depuis mon entrée en fonction aux Nations Unies.